Pelles et truelles
- Pelles et truelles -
L'aube se lève sur un ciel bas et un vent de sud soutenu.
Sondage du four Crédit photo : Max Guérout |
Il n'est pas question de plonger aujourd'hui, l'essai d'hier a prouvé la difficulté d'accéder au site avec une houle formée. Il semble cependant envisageable une plongée à marée haute en profitant de la présence des sillons creusés dans le platier perpendiculairement au trait de côte pour se mettre à l'eau. Cette méthode paraît la plus favorable mais encore faut-il que le vent se calme un peu.
Toute l'équipe va donc reprendre aujourd'hui pelles et truelles.
La fouille du site du four continue à progresser, un nouveau sondage est entamé et permet de découvrir une série de fragments de briques calés par une tige de fer dont la position, à une profondeur d'environ 40 cm, n'a pas été perturbée par les pontes de tortues, nombreuses dans ce secteur.
Sous les briques, une embase faite de coraux assemblés par un mortier semble être celle du four.
Fous à pieds rouges sur un nid Crédit photo : Max Guérout |
A l'extrêmité Est du sondage d'hier apparaît au même niveau une couche de sable mélangé à de la cendre dans laquelle se trouvent des débris d'os et des petits clous de fer. On a de toute évidence jeté là les cendres du four dont le feu était alimenté par des planchettes de bois provenant de l'épave et sans doute ramassées sur la plage.
L'un des documents manuscrits, trouvé dans les archives de la Compagnie des Indes – un récit du séjour de l'équipage de l'Utile sur l'île –, donne quelques indications sur l'usage du four. Il a été construit pour cuire du biscuit en vue de la traversée vers Madagascar. La farine provient de 22 barils sauvés du naufrage.
Le four est construit vers le 15 août et on y cuit d'abord du pain. La cuisson du biscuit commence le 24 août et se termine le 4 septembre.
Monticule de pierres que nous supposons être une tombe Crédit photo : Max Guérout |
L'autre partie de l'équipe s'affaire dans la zone supposée du camp de l'équipage, les petits sondages de 50 x 50 cm se succèdent sans résultat, sous le regard attentif des fous à pieds rouges (Sula Sula pour les savants) qui nichent non loin de là, dans les buissons. Nous identifions près de la piste une série de monticules de pierres qui pourraient être des tombes, nous nous contentons aujourd'hui de les photographier.
Au soir : message* de François Le Gall au nom des classes de 4ème B du collège de Cuers. Ce premier contact nous ravi . Nous parlions justement de Bernardin de Saint-Pierre, mais de son autre livre : « Voyage à l'île de France » dans lequel il critique vivement l'attitude des planteurs. Dans son manuscrit qui se trouve à la Bibliothèque du Havre, il parle aussi de l'Utile, mais sa violente critique du gouverneur qui refuse d'aller sauver les naufragés malgaches ne sera pas publiée et restera manuscrite. Par chance, nous avons reçu un cliché numérique du document.
* Note du webmaster : pour toutes les autres classes qui souhaiteraient communiquer avec les membres de l'équipe qui sont sur l'île, passez par l'adresse suivante :
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, je ferai suivre vos messages.
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