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La forge ?


Le carnet de la mission 2010 [ordre chronologique]

Espace aménagé Jean-François photographie le site  L'équipe observe

Vers 5 heures du matin, un grain s’abat sur l’île. Au petit matin, le vent est presque nul et les météos nous annoncent une humidité qui frise avec les 95 %.

Des bâches sont judicieusement disposées pour que personne n’ait à travailler au soleil, mais cela n'évite pas une ambiance proche de celle d’un « sauna ».

Nous avons atteint le sol du bâtiment mis au jour hier et, excepté dans les coins, la couche de sédiment a bien déjà été fouillée, très probablement en 1954/1955 par les météos, comme nous le supposions hier.

Thomas travaille à petits coups de truelle précis pour étudier le peu de sable cendreux qui subsiste, et toute l’équipe se penche avec curiosité pour suivre la progression de ses investigations.
Même si nous ne sommes pas les premiers à atteindre ce niveau, l’ensemble mis au jour est impressionnant. Les murs sont solidement bâtis selon le principe désormais classique à Tromelin : de grandes dalles de « beach rock » sont disposées verticalement à la base, puis des plaques sont disposées horizontalement, avec soin.
Les murs atteignent environ 1,20 m de hauteur. Le long du mur Nord, un espace de 2m x 1m est délimité par des pierres placées sur champ, deux très gros « clous » sont plantés verticalement dans le sol et, autour d’eux, gisent plusieurs fers plats et des clous. Des strates d'un gris foncé colorent les plaques de « beach rock » verticales, indiquant avec une grande probabilité l’usage du feu.
Quel était l’usage de ce bâtiment ? Il est encore un peu tôt pour le dire, mais chacun a déjà prononcé le mot de forge. Les gros clous ont-ils pu être utilisés comme des enclumes pour former des récipients en cuivre ? Question qui pour le moment reste sans réponse.

Dans l’après-midi, nous dégageons l’entrée, deux clous sont plantés verticalement dans le seuil, peut-être pour maintenir une planche empêchant le sable ou les Bernard-l’hermite d’entrer dans la pièce 

En fin d’après-midi, comme à son habitude, Jean-François prend les photos du site pour que nous gardions, jour après jour, l’image de l’avancement des travaux.

Au moment où nous abandonnons le site, le vent tourne au sud et forcit, nous apportant enfin un peu de fraîcheur.