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Hiva Oa - 3 mars 2006
Encore une journée bien remplie

 
Raie manta.
Photo © Yann Hubert – GRAN 2006
 

Dès 6 heures, nous sommes avec « Olive », le correspondant local de la Radio Communale des Marquises que tous les Marquisiens écoutent. Nous intervenons en direct pour présenter notre mission au cours du journal d’informations de Hiva Oa. Après notre passage à l’antenne, le correspondant de Nuku Hiva qui présente à son tour les nouvelles locales, indique qu’il souhaiterai que nous puisions venir aussi dans son île pour faire le même travail. Merci Radio Marquises d’avoir bien voulu nous ouvrir ses antennes pour informer la population.

A la demande d’Eric Le Lyonnais, le programme de la journée est un peu modifié. Un client de son club de plongée vient passer la journée avec nous. Commercialement, proposer deux plongées au même endroit, ce n’est pas ce que l’on peut faire de mieux. En face du chantier, de l’autre côté du canal du Bordelais, les vestiges d’une épave ont été signalés. Il semble que des chaudrons de baleinier, une brique réfractaire et une barre en bronze ont été aperçus par plusieurs personnes. Nous décidons donc de faire la première plongée sur l’île de Tahuata et de revenir sur Hiva Oa pour la seconde.

Ce nouveau site est une pointe rocheuse qui sépare et protège deux baies de sable blanc. Sur Tahuata, toutes les plages sont de sable blanc. Le bateau est ancré dans une des deux baies par un fond de 15 mètres, mais en raison de la houle, des courants et du vents, l’orin de mouillage est très long et de surcroît il est nécessaire de mettre une seconde ancre à l’arrière. Le but de cette manœuvre est d’éviter que le bateau vienne trop près de la falaise…Néanmoins, durant toute la plongée, le bateau va danser au gré des humeurs de la mer et du vent.

 
 

Ancre percée.
Photo © Yann Hubert – GRAN 2006

Nous avions promis hier de ne plus parler de raies mais nous ne pouvons pas vous cacher l’épisode d’aujourd’hui. Dès notre mise à l’eau, une raie manta de plus de trois mètres d’envergure vient nous rejoindre et reste près d’un quart d’heure près de nous. Elle commence par tourner autour de nous à une distance respectable, puis elle se rapproche insensiblement près jusqu’à une distance d’environ un mètre cinquante. Elle finit par jouer dans nos bulles avant de disparaître, majestueusement et discrètement comme pour nous laisser travailler tranquillement. Cette apparition nous met en forme pour la journée.

Ce site se présente sous la forme un éperon sous-marin, découpé par des marches de 5 mètres de hauteur. C’est visiblement une zone de pêche poissonneuse, mais loin de toute vallée susceptible d’avoir été habitée. Quelques ancres en pierre, essentiellement à tenon s’y trouvent ainsi que des prismes basaltiques, très certainement naturels (provenant de la falaise proche). Il est évidemment que les ancres ont été perdues, car le lien végétal (tresse de bourre de noix de cocotier ou d’écorce d’hibiscus) qui les maintenaient ont dû être sectionnés par la roche acérée. Nous pouvons très bien imaginer que le pêcheur dont la pirogue dérive sous l’effet du courant vers les dangers soit obligé de remonter rapidement son ancre en faisant frotter le cordage qui maintient son ancre sur les surplombs fatidiques. Ce n’est pas le cas du site du Rabot où les ancres devaient plutôt être perdues lorsqu’elles se coinçaient dans les éboulis.
Les chaudrons, la brique et la barre métallique ne sont pas trouvés …Etions-nous au bon endroit ?

 
Ancre à tenon.
Photo © Yann Hubert – GRAN 2006
 

La seconde plongée est effectuée sur le site habituel. Le client du club est très content de faire une visite à thème. Il est souhaitable que les sites archéologiques subaquatiques puissent devenir des plongées pour sensibiliser les gens à la protection du patrimoine mais aussi leur permettre de réaliser une plongée qui sort de l’ordinaire.

Une fois de plus les cordelettes que nous avions mises en place ont été sectionnées. Nous continuons à faire le relevé de la zone commencée. Nous identifions une dizaine d’ancres que nous n’avions pas vues. Elles sont soit cachées dans les anfractuosités entre les rochers soit partiellement enfouies dans le sable. Cette seconde série semble constituée d’objets plus anciens ou d’une facture plus rustique (la pierre semble de moins bonne qualité).

C’est la dernière plongée de Yann Hubert qui nous quitte demain. Ce photographe de talent est encore meilleur en vidéo ! Souhaitons que lors d’un prochain chantier nous pourrons encore travailler ensemble. Comme prévu nous ne plongerons ni cette fin de semaine, ni les premiers jours de la semaine prochaine. Le festival des Marquises, qui se déroule de lundi à mercredi prochain, va très certainement bloquer notre bateau pour le transport entre les îles et une grande partie des gens seront sur Tahuata.

Mais le travail ne manque pas : nous devons mettre au propre nos relevés, dessiner un petit canon, et nous souhaitons pouvoir parcourir le chemin qui part de Taaoa jusqu’à la crête qui surplombe notre site, puis il est temps de préparer la rédaction de notre rapport de mission.

Rédacteur :: Robert Veccella

      © GRAN 2006