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Hiva Oa - 2 mars 2006 |
A terre, le site subaquatique retrouve ses racines
L’amélioration du temps continue, il fait chaque jour plus beau et la mer est plus belle. Certes, la mer reste agitée mais personne n’a encore été malade ! Dès sept heures du matin, Catherine Chavaillon et Eric Olivier sont à bord de notre bateau base qui se trouve à quai : le bonitier « Pua O Tetai », d’Atuona.
Il faut aussi mettre en place deux points de référence supplémentaires pour le positionnement des objets. C’est au tour de Christiane de prendre en main les mesures pendant que Robert l’assiste. Catherine et Eric ont débarqué à terre, plus précisément dans la baie se trouvant à une centaine de mètres de la plage. Ils partent avec une caisse en plastique pour mettre leurs affaires au sec et un bidon étanche. Cette plage est à une distance d’environ 400 mètres du site que nous étudions. C’est la vallée de Hanatoutoa qui peut se traduire par la baie des trois arbres de fer ou des trois guerriers. Ce n’est pas cette vallée qu’Eric veut prospecter, car comme il l’a constaté au cours d’une visite précédente, elle n’est pas propice à une occupation. Elle est étroite, ravinée, la pente est accentuée et le lit de la rivière ne présente pas de berge. Relativement courte, elle manque de place pour une installation permanente. Cependant, deux structures de pêcheurs se trouvent à proximité de la page et nos archéologues y trouvent un rocher polissoir sur lequel les polynésiens venaient affûter et polir leur outils.
Par contre la vallée contiguë a été habitée, peut-être la première sur cette portion de côte. Ce qui est paradoxal, c’est que son accès à partir de la plage n’est pas facile, il faut près d’une heure de marche pour y parvenir. Après avoir séjourné à terre pendant environ quatre heures, les constatations de nos archéologues sont les suivantes : à la différence de la vallée précédente (Hanatoutoa), celle de Hananaunau (la vallée des Moustiques ? ou dite la vallée des citronniers) semble avoir été occupée autrefois d’une manière permanente et très certainement par une population nombreuse. Elle n’est plus occupée actuellement que sporadiquement par des chasseurs de cochons sauvages ou des pêcheurs. Aujourd’hui des chiens ont été vus, des chasseurs ne devaient pas être loin, un bateau qui est passé vers midi les a sans doute déposés. La rivière ne coule pas, mais en saison des pluies, vu l’aspect raviné de son tracé, les crues doivent être très fortes. La vallée prend naissance au pied de la montagne, elle a un bassin versant respectable. Des sources doivent très certainement se trouver vers 300 mètres d’altitude. Les arbres y sont nombreux : miros, tamariniers, érythrines, citronniers, arbres de fer, pistachiers, etc. la vallée n’est pas en « V » mais de part et autre de la rivière deux larges berges laissent la place pour des espaces de construction. De nombreux éboulis et amas de pierres sont présents ainsi que des parties construites. Les constructions très dégradées sont très rustiques. Le mode de construction peu élaboré fait penser à un peuplement ancien. Nous sommes très heureux des résultats de cette journée et remercions chaleureusement nos amis Catherine et Eric qui malgré leur surcharge de travail et leur planning très serré ont pris le temps de passer une journée avec nous. |
Rédacteur :: Robert Veccella |
© GRAN 2006 |