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Inventaire archéologique   DOC n°4

Inventaire archéologique à Hiva Oa (Marquises)1

Par Catherine CHAVAILLON2 et Éric OLIVIER3

 

Tiki. Upeke (Taaoa).
Photo © Eric Olivier
 
Me’ae de Taaovea, rocher (B13-01-03). Au premier plan, perforation rectangulaire ; au deuxième plan à droite, perforation circulaire ; au troisième plan à gauche, pétroglyphe enata.
Photo © Eric Olivier

L’inventaire archéologique de l’île de Hiva Qa a été commandité par le service de la Culture et du Patrimoine de Polynésie française. Cette île, autrefois très peuplée, a subi une dépopulation massive à la fin du XIXème siècle.

Les survivants se sont groupés dans un petit nombre de villages situés en bord de mer autour des premières missions (catholiques et protestantes). Les vestiges des anciens aménagements des vallées ont été abandonnés à la forêt et à l’usure du temps De nombreux objets (dalles sculptées, statues, pétroglyphes, pierres à cupules et aiguisoirs) sont restés en place. Notre objectif est de répertorier ces pièces dans leur contexte archéologique et de tenter de recomposer, sur la carte de l’île, l’organisation du paysage ancien de certaines vallées (les grands sites cérémoniels, les habitations dispersées sur les pentes aux alentours, les terrasses de cultures, les fosses silos, les me’ae4 et les sites défensifs) avant que ces témoins ne disparaissent complètement. Les statues et dalles sculptées sont taillées, pour la plupart, dans un tuf volcanique tendre, sensible à l’érosion et aux dégradations d’origine végétale, animale ou humaine.

Dalle sculptée de deux personnages reliés entre eux par un Ka’ake et un poka’a (B10-10-02), Makamea.
Photo © Eric Olivier
Cet inventaire est encore très incomplet, mais il s’enrichit au fil du temps à travers les prospections et les relevés des sites de secteurs encore inexplorés, trop rapidement aperçus ou menacés de destruction à court terme. Il est urgent de gérer au mieux ce patrimoine marquisien afin qu’il trouve la place qu’il mérite au sein du patrimoine mondial.

Carte de l’île de Hiva Oa découpée en bassin versants - Infographie sur carte IGN © Eric Olivier

Bibliographie :

Ottino P., Bergh-Ottino M.A, 1991. Hiva Oa, images d’une mémoire océanienne, Papeete, département Archéologie, centre polynésien des sciences humaines, Te Anavaharau.

Chavaillon C., Olivier E. 2005a. Inventaire archéologique de l’île de Hiva Oa (Marquises) in Bilan de la recherche archéologique en Polynésie française, 2003-2004, Dossier d’Archéologie Polynésienne, n° 4, Ministère de la culture en Polynésie française, Service de la culture et du Patrimoine, Tahiti, pp 108 – 116.

Chavaillon C., Olivier E. 2005b. Inventaire archéologique de l’île de Hiva Oa (Marquises), Journal de la Société des Océanistes, 120/121, Paris, pp 157 – 171.

1 Extrait de Chavaillon C., Olivier E. 2005b avec l’aimable autorisation des auteurs.

2 Prestataire au service de la Culture et du Patrimoine de Polynésie française - atacreation@mail.pf.

3 Photographe et professeur de mathématiques et d’informatique au collège Ste-Anne, à Atuona, Hiva Oa.

4 Le mot me’ae représente tout lieu sacré (tapu), qu’il soit construit ou laissé naturel. D’après Pierre Ottino, il s’applique avant tout à un site funéraire. Chaque famille en possédait un qui peut, dans certains cas, désigner l’endroit où l’on traitait le corps du défunt : le taha tupuna. « Le mot me’ae désigne plus habituellement le lieu sacré d’une tribu ou d’une vallée dans lequel reposent les vestiges des ancêtres les plus prestigieux. Il peut être très proche ou même faire partie d’un tohua, cependant le me’ae le plus tapu en était dissocié. Il comprend un ensemble de plates-formes et d’autres structures moins lisibles murets, enclos, pavages, etc. Un des traits particuliers de ces me’ae des Marquises est, si l’on peut dire, l’absence de plan type. Lors de leur élaboration, on tenait compte de la topographie de l’endroit et l’on respectait les rochers en place. Ces derniers sont parfois ornés de pétroglyphes ou peuvent servir à ancrer une plate-forme. Ces accidents remarquables du terrain, au même titre que le ruisseau tout proche ou le piton rocheux le dominant, font partie intégrante du lieu sacré, qui trouve sa raison d’être en partie par la présence de ces éléments “naturels’’. » (Ottino et de Berg, 1991 :34).
Auteurs :: Catherine CHAVAILLON et Éric OLIVIER

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