Communiqué de Presse n°6/2002


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La mémoire engloutie du Port de Valparaiso

Paris, le 6 décembre 2002.
Pendant tout le mois de novembre, un inventaire du patrimoine sous-marin de la Baie de Valparaiso (Chili) a été réalisé par une équipe franco-chilienne.
Cette opération, effectuée dans le cadre d'une convention signée entre l'Université de la Mer de Santiago et le GRAN, a été financée par des partenaires privé chiliens (Ahuesco SA, Recif Ltda, Proquitus Chile SA) et aidée par la participation en nature du GRAN et de l'APAST (Association pour l'Animation Scientifique du Tregor) qui ont fourni le matériel de prospection et de traitement informatique.
Outre le fait qu'il s'agit de la première opération de ce genre réalisée au Chili, l'intérêt de l'entreprise réside dans son approche pluridisciplinaire, en réalisant non seulement un inventaire archéologique et historique des vestiges se trouvant dans la baie de Valparaiso mais aussi en menant une étude des espèces végétales et animales fixées sur les épaves et d'en mesurer par la même occasion l'impact des épaves sur l'environnement.
L'ensemble de ces informations recueillies est destiné à alimenter une base de données qui doit constituer un prototype permettant, à terme, de gérer l'ensemble du patrimoine sous-marin du Chili.
Le GRAN, en étroite coopération avec la société DRSM a été plus spécialement chargé de la mise en œuvre des techniques de prospection (magnétique et à l'aide d'un sonar latéral) pour lesquelles il a acquis une maîtrise remarquable au cours d'une dizaine de campagnes de prospection en France métropolitaine et dans les DOM-TOM.
Les recherches historiques en archives évaluaient le nombre des naufrages survenus dans la baie de Valparaiso depuis le XVIème siècle à environ 500. Les prospections ont permis de mettre en évidence un nombre considérable d'épaves, dont la plupart datent, semble-t-il, de la fin du XIXème siècle et du XXème siècle. La densité des épaves dans la partie sud de la baie est telle que les prospections magnétomètriques y sont très difficiles, tant les anomalies du champ magnétique provoquées par les différentes épaves s'imbriquent et se superposent. L'utilisation du sonar latéral a cependant permis de visualiser un grand nombre d'épaves dont l'analyse et la localisation sont en cours.
En première approximation on évalue leur nombre entre 80 et 100. Parmi celles-ci figurent en particulier deux docks flottants, coulés en 1921 et en 1940, dont l'image sonar est remarquable.
Après le recueil des informations réalisé au cours du mois de novembre, le projet va se poursuivre par des plongées, des analyses et la réalisation de la base de données pendant l'année qui va suivre.
Le GRAN a mis en œuvre son concept de communication scientifique en temps réel en diffusant un journal quotidien bilingue (français - anglais) pendant la durée de la campagne de recherche. Le journal est visible sur le site Internet www.archéonavale.org qui a été relayé par des institutions comme le Ministère de la Culture, l'UNESCO et le Palais de la Découverte.
Ce journal proposé via Internet aux écoles et aux collèges de plusieurs départements français dans le cadre de projets éducatifs dont l'objectif est d'intéresser les élèves aux thèmes qui y sont abordés ou développés. Il s'agit non seulement de diffuser le journal mais de répondre aux questions des collégiens. Parmi les thèmes évoqués, outre le suivi quotidien des opérations : le passage du cap Horn, l'apogée de la voile, les clippers, la ruée vers l'or, l'exploitation du nitrate, le mythe de Valparaiso, les prospection magnétique, le sonar latéral, le système de référencement géographique (GIS), la biologie marine , l'environnement sous-marin, ...

Contacts :

FRANCE
Max Guérout
Groupe de recherche en archéologie navale, Paris
Email : granmax@archeonavale.org

Sébastien Eon
Aspects techniques informatique & internet - Groupe de recherche en archéologie navale, Paris
Email : sebastien.eon@archeonavale.org

François Mariaux

CHILI
Diego Carabias
Email : dcarabias@gmx.net

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