le Maybra nous interrogent à leur tour !

[BERTHAUT-CLARAC]

C'est au tour des Maybra (toujours sous la férule de Catherine Decelle) d'interroger nos Tromelinois !

Amitiés
Sébastien BC

Bonjour Max
Bonjour les courageux chercheurs

Aujourd'hui, ce sont les Maybra (prononcer maillebré) qui vous écrivent. Juste une petite explication sur leur nom.

Nous sommes un groupe d'élèves "mélangés", Mahorais et Brésiliens et Mayotte se dit Mayana en mahorais et Brasil, vous devinez ! Nous avons mélangé nos origines.

En lisant les derniers journaux de bord, nous avons essayé d'imaginer l'organisation de la vie des Malgaches et nous nous sommes posés quelques questions :

- est-ce que les carapaces de tortues auraient pu servir à faire les toits des abris ?

- est-ce qu'il y a des plantes sur l'île qu'ils auraient pu tresser pour s'en servir comme toits pour les abris, pour des vêtements ?

- on a vu sur les photos que les murs n'étaient pas très hauts. Est-ce que les naufragés pouvaient se tenir debout ?

- est-ce qu'ils se servaient des bâtiments seulement pour dormir et faire la cuisine ?

- est-ce que les bâtiments servaient surtout pour se protéger ? Avec la vie qui s'organisait à l'extérieur ?

- est-ce les liaisons entre les bâtiments (on dirait un labyrinthe) auraient pu servir à se déplacer pendant les grosses tempêtes sans être obligé de sortir ?

On va continuer à lire vos aventures et vos découvertes. Et on vous envie de pouvoir admirer d'aussi belles choses.
Envoyez nous encore des photos de l'île et de vous !
A bientôt

Les Maybra

et Catherine !

[BERTHAUT-CLARAC]

Très heureux de faire connaissance de l’équipe des mélangés et du joli nom que vous vous êtes donné, merci pour vos questions. Voici mes réponses dans l’ordre.

Carapace de tortues
Les tortues vertes n’ont pas une véritable carapace d’écaille, mais un squelette recouvert d’une fine couche de kératine. Pendant une courte période elles peuvent servir de toit mais rapidement la couche superficielle se détache.

Plantes tressées
Non aucune plante ne donne de fibres. Pour le toit s’il parait possible de récupérer des morceaux de charpente de l’épave de l’Utile pour soutenir un toit, il nous paraît difficile de le rendre étanche. Les naufragées avaient fabriqué des pagnes et des couvertures avec des plumes tressées (c’est ce qu’elles ont déclaré au retour) mais nous nous posons la question de savoir de quelles fibres elles se sont servies, peut-être de vieux cordages décommis (détressés).

Hauteur des murs.
Les murs que vous voyez sur les photos sont les murs tels qu’ils sont conservés actuellement. Ils étaient bien entendu beaucoup plus hauts. Une photographie prise au moment de l’installation de la station météo en 1954, montre des murs dépassant de plus d’un mètre du sol. Ils ont par la suite été détruits, les pierres servant à la construction des murs de la station. Cela veut dire que les murs mesuraient au moins 2 m de hauteur.

Usage des bâtiments
Nous n’avons pas d’indication précise sur l’usage qui était faite des bâtiments, hormis la cuisine qui était plutôt un lieu de rangement des ustensiles. Une grande partie de la vie commune devait se passer à l’extérieur y compris la cuisine, car le foyer en fonction était extérieur. Il est possible que les bâtiment aient été utilisés, au moins certains d’entre eux pour y dormir, plus sûrement pour s’y protéger des intempéries.

Labyrinthe
C’est effectivement l’impression que donne l’ensemble, bien qu’un secteur n’ait pas encore été fouillé, et cela nous manque pour avoir une impression générale complète. Il est certain qu’un grand mur de protection a été érigé pour protéger l’ensemble des intempéries, avec pour conséquence la modification de bâtiments existants et la création d’un système de circulation complexe.

Avec un amical salut de toute l’équipe.

Max