Questions du 26 novembre 2010

[Jean-Michel Forhan]

Bonjour ou bonsoir à tous les suiveurs attentifs de la mission,

Comme chaque weekend, fidèlement, nous vous livrons nos questionnements de la semaine.
Nous lisons également avec le plus grand intérêt les questions (et les réponses) posées par les lycéens de Roland Garros et les collégiens de la Réunion.

Cette semaine, nous ajoutons des dessins, que j'espère, vous aurez l'occasion de voir avant de rentrer. Ils participent de votre effort à la mémoire des esclaves oubliés. Nous les avons envoyés à Sébastien Berthaud-Clarac en espérant qu'il pourra les publier et peut-être vous les envoyer...

Nous adressons toutes nos félicitations aux webmasters du site de la mission 2010: c'est vraiment très convivial. Je ne sais pas si les journaux sont traduits en anglais automatiquement (je n'ai pas vérifié), mais sachez que si c'est le cas, vous êtes lus en Angleterrre.

Voici donc quelques questions ou remarques supplémentaires qui vont peut-être parfois vous faire un peu sourire...

Nous vous adressons toute notre amitié et vous souhaitons tout le courage nécessaire à la poursuite de la mission.

Les 26 CM2 de Semoy et leur prof Jean-Michel Forhan

Questions du 26 novembre 2010

A quelle fréquence les esclaves ont-ils pu décéder sur l'île ?


Les crânes de tortues : nos hypothèses :
-Envolés par le vent,
-Jetés dans la mer,
-Objets sacrés (emmenés au cours du dernier sauvetage),
-Utilisés pour des soins (utilisation de la moelle osseuse),
-Sculptures des os pour faire des outils, des bijoux ou des armes,
-Trouvés par les météos?

Pensez-vous trouver des têtes de tortues?

Pensez-vous que les météorologues ont abîmé une partie des constructions malgaches en 1954 ? Est-il possible de retrouver ces derniers ?

L’habitat, la survie
A quoi peut servir le silex? Ont-ils dû rallumer un feu qui se serait éteint après une tempête ?
Peut-on imaginer qu’une pièce était dédiée à la sauvegarde du feu
Pensez-vous qu'il a pu s'éteindre au cours des 15 ans?
Pensez-vous que certaines pièces avaient une affectation particulière ?
Pensez-vous trouver encore d’autres bâtiments ?

Comment les esclaves faisaient-ils pour faire leurs besoins?


La communication :
Pourquoi le journal passe-t-il par la Belgique?

D'où vient l'origine du nom de l'ile Maurice?

La faune présente :
Où peuvent nicher les chauves-souris?
Ya-t-il des moustiques qui expliqueraient la présence des chauves-souris?


La suite de la mission :

Pourquoi ne restez-vous pas deux mois et demi, voire trois mois ou plus ?

Est-ce que vous n'êtes pas frustrés de devoir consacrer si peu de temps aux fouilles ?

A quoi peuvent servir les dessins de l'ensemble du site ?

Est-ce que vous allez reboucher tout de suite ? Pensez-vous retrouver d'autres choses en le faisant?

Est-ce que vous ne pourriez pas imaginer une autre manière de protéger tout le site, plutôt que de rester une semaine à tout reboucher ?

Déformation professionnelle :
De temps en temps, on corrige quelques fautes que vous laissez dans le journal (ça nous autorise à en faire d’autres : note du maitre)

[BERTHAUT-CLARAC]

La réponse de Max ne s'est pas faite attendre :


Merci de votre fidélité et de l’attention avec laquelle vous suivez nos travaux et épluchez notre journal.

Décès des esclaves
Un texte paru dans un Journal de Genève le 30 août 1777, semble-t-il basé sur une lettre d’un correspondant à l’île de France donne des détails à ce sujet. Il semble que la majorité des décès se soient produits dans les deux premières années et compte tenu du départ de 18 malgaches sur un radeau, les rescapés se sont retrouvés rapidement à une quinzaine.

Crânes de tortues
Bravo pour votre imagination, mais nous n’en avons retrouvé aucun. Tout ce que nous pouvons dire c’est que les crânes contrairement aux autres parties des tortues et en particulier les os de la carapace ne sont pas dispersés sur le site. Peut-être les têtes sont-elles coupées au moment de l’abattage ou sont-elles gardées dans un même endroit ? Nous allons essayer de savoir le comportement des malgaches qui consomment des tortues.

Dégâts causés par la construction de la station météo.
La construction des bâtiments de la station a perturbé le site et détruits des bâtiments construits par les naufragés.
En prélevant les blocs de corail apparents (ils dépassaient de plus d’un mètre du sol) pour construire les fondations et les murs de la station, les météorologues ont effacé toutes les traces directement visibles de l’habitat des esclaves.
Après le cyclone du 25 janvier 1956, qui avait détruit la première station construite l’année précédente, un bâtiment enterré a été construit au cours l’année. Ce bâtiment a utilisé chaque fois que cela était possible les assises des habitations des naufragés : deux bâtiments ont ainsi été détruits. Cependant une partie du mobilier archéologique présent dans ces bâtiments a été retrouvé dans les déblais alentours.
Les météos ont aussi fouillé au moins deux bâtiments, l’un d’eux mis au jour cette année a été entièrement fouillé jusqu’au sol, laissant cependant quelques petits objets sous une dalle effondrée.

Besoins
L’île est grande et les Bernard l’Hermite assurent la voirie.

Belgique
Bastien notre « webmaster » vit et travaille en Belgique.

Chauve-souris
Les chauves-souris peuvent trouver un coin de hangar pour nicher, elles ne mangent pas de moustiques qui ne sont pas présents sur l’île mais peut-être le petit paillon blanc qui vit sur et autour des veloutiers.

Durée
La durée est fonction de plusieurs paramètres.
Le financement, plus le chantier dure longtemps plus cela coûte cher
La vraie raison est qu’en dehors de l’archéologue de l’INRAP personne n’est salarié. Il est difficile de demander à quelqu’un qui a par ailleurs un travail, de passer trois mois sur le site.
Le travail est également très physique et se déroule dans des conditions de climat difficiles et je pense qu’un mois est suffisant pour ne pas épuiser les fouilleurs.
La somme d’information collectée en un mois doit ensuite être digérée et mise en forme, d’expérience c’est une bonne durée.
Ce qui serait bien c’est de pouvoir disposer de moyens mécaniques, mais la mini pelle mécanique dont nous avions demandé le passage n’a pu être transportée, en raison de problèmes de fret sur les avions Transall. Par ailleurs le tracteur qui nous sert à transporter le sable, est tombé en panne le premier jour. Nous avons donc tout fait à la pelle.


Dessin
Un dessin précis du site est indispensable à la fois pour comprendre l’organisation des habitats et de l’espace qui les entoure, mais aussi pour en parler à ceux qui n’ont pas participé au chantier et rendre plus cohérentes nos explications.

Rebouchage
Après nettoyage du site et photographie générale et de détail, nous allons commencer à reboucher sans doute à partir de mercredi. Il arrive parfois qu’en remuant ainsi le sédiment nous retrouvions de petits objets, mais c’est rare. Le rebouchage du site est indispensable pour protéger les vestiges. Les murs n’ayant pas de mortier peuvent aisément être détruits par des personnes peu précautionneuses mais aussi par le vent si un cyclone vient à passer à proximité de l’île.

Merci de corriger nos fautes, j’écris vite pour que le journal paraisse pour vous en fin de journée, Jean-François relis, personne n’est parfait.