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Un second clin d'œil à votre attention…
UFANO (Diego) - Artillerie, ov vraye instruction de l'Artillerie et de ses appartenances. Contenant vne déclaration de ce qui est de l'office du Général d'icelle, tant en vn lieu asiegé. Item des batteries, contre batteries, ponts, mines & galleries, & de toutes sortes de machines requises au train. avec un enseignement pour preparer toutes sortes de feux artificiels, tant pour resiouyr les amis, que pour molester & endommager & par eau & par terre les ennemis. Le tout recueilly de l'experience, és guerres du Pays-Bas, & publié en langue espagnolle. Par Diego Ufano Capitaine de l'Artillerie au Chasteau d'Anuers. Et de nouveau traduit en langue Françoise, & orné de belles & necessaires figures. Rouen, Chez Jean Berthelin, 1628 ; in-4, [1] f., II-144-6 pp., XVII gravures montées sur onglets gravées par J. Blanchin & II planches n.ch.
Diego Ufano, un capitaine d'artillerie, il n'a donc jamais dirigé un équipage en campagne mais a seulement commandé une batterie. L'essentiel de sa carrière se déroule sans doute aux Pays-Bas et il est certain qu'il participe à la prise de Calais (1596) puis à celle d'Amiens (1597). Une fois la paix de Vervins signée, il combat en Flandres et se distingue au siège d'Ostende (1601) puis sur le Rhin. La guerre terminée, Ufano prend en charge l'artillerie du château d'Anvers, où il rédige son traité qui peut être considéré comme le premier livre classique sur la matière. L'ouvrage se compose de trois traités. Le premier traite de l'histoire de l'artillerie (invention de la poudre, apparition de l'artillerie en Europe, .) et des pièces en usage depuis Charles Quint jusqu'au début du XVIIe siècle. Le second traité, incontestablement le plus intéressant, est un dialogue entre un capitaine expérimenté (Diego Ufano) et un général qui aurait servi dans l'infanterie, en Italie et en Hongrie, avant de découvrir les Pays-Bas. Souhaitant devenir général d'artillerie, ce dernier va poser de nombreuses questions sur tous les domaines touchant à cette arme, parfois de manière décousue en revenant sur certains thèmes comme s'il y avait réfléchi entre deux entretiens. Cette structure ainsi que les détails donnés par Ufano sur l'expérience de son interlocuteur peuvent laisser penser que ce dialogue fut bien réel, mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit là d'un exercice de style courant chez les théoriciens de l'époque. Le troisième traité concerne la façon de mesurer les différentes munitions, de préparer la poudre et les feux d'artifice « pour le consentement de son général qui en recevant son prince ou quelque autre seigneur luy voudra faire l'honneur de quel-que salut royal ». On ne manquera pas de remarquer, qu'en l'absence d'une théorie exacte, l'auteur mêle à des descriptions utiles, des erreurs dangereuses. C'est ainsi qu'il admet toujours que la trajectoire d'un projectile est composée de trois parties : une ligne droite dans la direction de l'axe de la pièce résultant du « mouvement violent », une ligne courbe et une ligne verticale.
Et le GRAN dans cette histoire ?
La page de titre
La page dédicatoire de l'auteur au GRAN
Focus… Qui reconnaîtra ce membre (vertueux) du forum intéressé par l'artillerie et l'archéologie sous-marine ?
Amitiés
JMB